La division des tâches chez l’humain préhistorique …
Pascal Picq, paléontologue de renom, lors d’une conférence aux Rendez-vous de l’Histoire de Blois en octobre 2020, a exprimé des idées très intéressantes sur la division des tâches chez l’humain préhistorique qui amène la discrimination économique actuelle.
Ces réflexions sont aussi bien exprimées dans son essai «Et l’évolution créa la femme», aux éditions Odile Jacob.
Voici quelques éléments de réflexion à cogiter :
- D’après les études structurelles et organisationnelles des grands singes, ce sont les sociétés patrilocales (où ce sont les femelles qui changent de groupe à l’adolescence qui sont le plus coercitives, comme les chimpanzés et les humains !
- Les espèces les plus violentes chez les singes ? L’homme avec une violence culturelle, économique, politique, sociale et le féminicide !
Chez les singes, les différences sont notoires, et les lignées peuvent aussi avoir des variantes. Et pour faire court : le gibbon est égalitaire, l’orang-outang violeur, le gorille frimeur, le babouin coercitif et le chimpanzé coercitif et violent. On retrouve ces éléments dans les études menées par les « trimates » (Jane Goodal pour les chimpanzés, Dian Fossey pour les gorilles et Birutė Galdikas pour les orangs-outangs).
Selon Pascal Picq, l’évolution a fait basculer la situation des humaines à partir de l’ère des Néanderthal/Cro-Magnon : sédentarité, espace privé, production de richesse et donc inégalités, contrôle des relations extérieures et guerre. C’est au Néolithique qu’apparaissent les premiers monuments et que s’organise la distribution de richesses (sous-entendant le début des inégalités !!).
Cette sédentarité des populations chasseurs/cueilleurs a fait exploser la natalité.
Une des pistes d’analyse des paléontologues aujourd’hui est de comprendre comment l’humain est passé à une grossesse de 9 mois quand les grands singes sont à 18 mois (et la taille du cerveau de l’humain requière normalement ces 18 mois), donc les hominidés en -2000 avant JC se sont reproduits très rapidement, avec un enfant tous les 1-2 ans au lieu des 4-5 ans précédemment.
Ce que précise le scientifique c’est que l’évolution de la situation de coercition des femmes par les hommes en Europe est liée à des migrations qui ont eu lieu en –6200 (on parle de petite glaciations).
Il faut rappeler que les données préhistoriques viennent du Moyen-Orient, cultures les plus patriarcales de l’histoire de l’humanité. Il reste encore tant de cultures humaines à étudier ! La domination des hommes n’est peut-être qu’une idée qui vient de là … de cette lignée qui n’est qu’une lignée, au même titre que l’on voit des différences notoires entre les différentes lignées de grands singes.
Les populations particulièrement patriarcales du Moyen-Orient actuel qui ont rejoint l’ouest de l’Europe auraient donné naissance au droit romain peu propice à l’égalité homme-femme. Tandis que les populations ayant rejoint le nord de l’Europe ont orienté les cultures nordiques ver le droit germanique plus propice à l’égalité.
La carte génétique européenne actuelle est la résultante de ces migrations.
Et de conclure que « le progrès et l’évolution des civilisations n’ont pas été en faveur des femmes ! La société est discriminante, l’école est discriminantes, l’entreprise aussi. »
Et pourtant même Darwin affirmait que la diversité est la clef de l’innovation, que la discrimination c’est la mort !
Rien n’est gravé dans le marbre. Tout peut encore évoluer .. et dans le bon sens cette fois-ci !