Comment imaginer s’adapter à +4 degrés

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La conférence de Nathanaël Wallenhorst, organisée le mardi 4 février 2025 à l’IMT Atlantique – Nantes par le Collège des transitions écologiques et sociétales était éclairante.

« S’adapter à +4 degrés ? » (selon le scénario tendanciel du GIEC, c’est + 3 degrés en 2100 et donc +4 degrés en France)

Entre faits scientifiques et exemples parfois si simples, le philosophe et enseignant a sur interpeller tout le monde. Cette vulgarisation bienvenue se retrouve aussi dans la lecture de « Vortex » (co-écrit avec Laurent Testot aux éditions Payot-rivages)

A l’IMT mardi, 2 questions ont été posées à Nathanaël Wallenhorst :

1 : quelles sont les surprises si on est à +2 degrés en 2030 (dans 5 ans) ?

2 : quid de l’adaptation du monde à +3 degrés en 2100 ?

Voici quelques phrases qui m’ont bien accrochée :

** Toutes les disciplines scientifiques de l’étude de la vie parlent de rupture. Alors que le paradigme scolaire est linéaire.

** L’écart moyen est de +1.2 degrés en 50 ans.

** « C’est une affaire de mecs : l’un qui veut coloniser le Groenland pour les minerais et les terres rares ou l’autre qui veut annexer l’Ukraine pour ses greniers à blé. »

** Selon une étude en 2017 (suite à une thèse sur les changements d’extrêmes de température en Europe par Margot Bador et la canicule mortelle en Europe), un +4 degrés en France pourra se traduire par un 55 degrés à Metz.

Un  préambule sur les données scientifiques a été amené et c’était pertinent.

Il faut parler de point de bascule(moment brusque, irréversible et sans moyen de retour en arrière) avec un effet non proportionnel de la dernière micro-action qui peut tout faire « péter ».

Il faut aussi parler de la boucle de rétroaction qui n’est pas linéaire d’un point A à un point N mais qui passe de A à B puis à C puis à F qui retourne à A. (exemple : chaleur ==> fonte des glaces ==> dégagement de CO² ==> chaleur ==> sécheresse ==> incendies ==> arbres dégagent du carbone ==> chaleur ==> dégel permafrost ==> CO² ), sans oublier le méthane plus dangereux que le CO². Il y a donc un « emballement du système Terre non lié à l’homme » mais que l’homme accélère. Car même si 35% des Français sont climato-sceptiques, il n’y a aucun désaccord scientifique sur le fait que l’augmentation des températures est liée à l’action humaine qui va créer des problèmes de société.

Pour rebondir sur l’exemple de Metz, 3 degrés en +, ce n’est pas un état stable.

Mais maintenant, que peut-on faire ?

Un premier triple constat :

** Problème de démocratie : empire de l’édition = livres scolaires + canaux d’information

** Problème d’éducation : l’école = 95% linéaire et 5% ouverture ; un fonctionnement en silos ; pas de place pour l’innovation de la réflexion et la rupture.

** Problème d’incompréhension « technique »: +4 degrés ne veut pas dire qu’on aura le climat de l’Espagne en Bretagne.

«  +3 degrés est un autre monde dont l’habitabilité se fracasse »

Quelles sont les ouvertures ?

** Faire des quotas de consommation : cf le budget prévisionnel pour ne pas dépasser +1.5 degrés est de 200 GigaWatt alors qu’en fait on part sur 850 GigaWatt de consommation.

** Des changements de pratique qui passent par le collectif.

** Le débat citoyen doit être accompagné du débat scientifique pour ajuster notre représentation du monde au réel !

** Posture de leadership d’une politique nationale qui serait écologique (rôle modèle).

** Penser à revenir au vivant (Cf 2% d’actifs en France liés à la nature) en faisant revenir les jeunes à la nature.

** Politiser les enjeux environnementaux et ne pas avoir seulement des exemples de héros.

** Revoir le politique, revoir la justice avec ces nouvelles données du réel à +4 degrés.

Dans le public, certaines questions ou remarques posaient question :

** « Accompagner le changement de monde, ça passe par le deuil, l’action mais un blocage majeur reste la culture de la compétition (ne pas faire, c’est laisser faire le concurrent). » et « Les gouvernements ne bougent pas ou proposent mais toujours pour revenir à un business-as-usual ». ==> Oui, comment parler de décroissance à un entrepreneur ?

** « On parle de 2100, mais je serai mort. Il faut faire peur en parlant de demain ». ==> Aïe : si on ne pense même pas à ses enfants, qui eux ne seront pas mort dans 75 ans, alors c’est que l’humain est particulièrement égoïste !

** Les budgets des collectivités : santé et sécurité (même dans des villes sans problème) pour plaire aux citoyens. ==> Eh oui, les politiques font du réel à partir de l’état social.

Dans les dernières minutes de la conférence, Nathanaël Wallenhorst a cité Valérie Masson – Delmotte, du GIEC : « Chaque 10ème de degré compte » pour éviter l’emballement.

La question de la fin « on arrête qui ? Quoi ? Quand ? », et la conclusion était une promesse : « C’est à nous de décider ! » et « Agir ensemble est encore possible. »

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