De l’évolution de l’espèce à la mutation de l' »homme moyen »
Pascal Picq, paléontologue de renom, lors d’une conférence aux Rendez-vous de l’Histoire de Blois en octobre 2020, a exprimé des idées très intéressantes sur la division des tâches chez l’humain préhistorique qui amène la discrimination économique actuelle.
Concernant la situation ultra discriminante dans certains pays du monde, comme les pays latins, les Etats-Unis, le Moyen-Orient et alors que les civilisations africaines et asiatiques ne sont pas tellement étudiées par les préhistoriens, le scientifique amène deux constats.
Constat n° 1 : la situation des femmes changent
- Les femmes représentent 50% de la force de travail,
- La part de l’emploi est en augmentation chez les femmes, en baisse chez les hommes,
- Les femmes sont plus à mêmes d’être éduquées avec de longues études que les hommes,
- Les femmes deviennent plus diplômées que les hommes,
- Même les femmes manuelles s’en sortent mieux car elles ont plus de diplômes et plus de relations.
Constat n° 2 : la situation des hommes changent
- Cf : votes pour Trump : jeunes, blancs, milieux modestes,
- Les emplois traditionnels et peu qualifiés connaissent plus de chômage,
- Coût social en hausse,
- Aucun accompagnement au changement pour ces hommes,
- Peu de diplôme = peu d’adaptabilité,
- Tandis que les hommes diplômés ont plus de souplesse, même s’il n’y a pas encore un équilibre au niveau des salaires.
Pascal Picq amène l’idée que les femmes ne vont pas se marier avec ce type d’hommes. Selon la logique darwinienne : ces hommes-là vont disparaître. Mais ils ne le feront pas sans bruit. Car les « angry men » ont une forte propension à voter pour des partis autoritaires.
Cela m’a fait penser à quelques phrases picorées dans le très bel essai de Jean-Luc Hees « L’Amérique – la facture » aux éditions Baker Sreet.
Le journaliste amène une réflexion sur les conséquences du Trumpisme, aux USA et en dehors des frontières américaines, avec une facture que tous les pays démocratiques mettront du temps à payer.
Et en écho au sujet cité plus haut, voici sa vision (p288) :
« Les électeurs sont las et déçus de leur relation avec celles et ceux qui les gouvernent. Ils boudent la politique. A 30 ans, si on a le bonheur d’être éduqué, formé et d’avoir entamé une vie professionnelle intéressante, on ne compte plus sur un appareil ou un politicien pour réussir sa vie. Ce qui, évidemment fait l’affaire des partis extrémistes qui eux, reçoivent plutôt le soutien de femmes et d’hommes désabusés, qui regardent vers le populisme et ses fausses promesses pour croire encore en un avenir meilleur. »
On retrouve bien là les Américains blancs, de milieu modeste, en dehors des grandes villes, qui vont voter Trump qui qui se tournent vers des partis populistes d’« hommes forts » qui leur font croire en un avenir meilleur « comme avant ».
Pour reprendre le vocabulaire de Pascal Picq, ces « angry men » pourraient en effet ne pas disparaitre sans faire de bruit. Ce qui fait réfléchir : et si les femmes ne pouvaient pas aller au bout de leur évolution à cause de cela, ou bien si elles ne se donnaient pas le droit d’aller au bout de leur évolution, si elles ont conscience justement de cette situation des hommes en face !
Sujet de philosophie s’il en est !